BASA

-7- donnée communément au pape Innocent V. L'illustre évêque déploie pou1· sa thèse une vaste érudition et un luxe de citations, digne d'un meilleur r~ sultat. Plus de quarante historiens ou chroniqueurs du xv°, xv1• et xvu• siècles, ont désigné, sous le nom de Pierre de Tarentaise, le savant dominicain qui fut ensuite Innocent V. De là, le prélat conclut que la Tarentaise est nécessairement la patrie de ce Pontife. Quant aux. his– toriens qui signalent la vallée d'Aoste comme le berceau de ce pape, Mgr Turinaz déclare ou ne pas les con– naître, ou mériter peu de confiance. M. Béthaz n'a pas de peine à battre en brèche ce singulier raisonnement. D'abord , par des documents irrécusables, il prouve que dans le langage de l'Eglise, au xm• siècle, on désignait souvent un personnage par la province ecclésiastique à laquelle il appartenait, el non point par son propre diocèse ; qu'à cette époque le diocèse d'Aoste, et par conséquent La Salle, patrie d'innocent V, faisait partie de celle province; el qu'ainsi cette appellation peut tout aussi bien militer pour La Salle que pour Moûtiers. M. Béthaz, entrant ensuite dans des détails, cite plusietm appellations de même genre, lesquelles attestent que le nom d'un pays accolé à celui d'un homme n'est pas toujours, tant s'en faut, le lieu de son origine ou de sa naissance. La seule preuve décisive de Mgr Turinaz étant ainsi anéantie, la question reste indécise et tous nos droits in– tacts. Sur ce terrain ainsi nivelé, il faut donc construire, c'est-à-dire, prouver l'origine valdôtaine d'innocent• ...

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