BASA
-- 8 - raites par la justice. Craignant donc qu'à titre de représailles, le gouvernement n'eût augmenté en– core les écrasantes contributions de tout genre que ce comté fournissait depuis bientôt vingt ans de guerre, ces quatre communes se déterminèrent, au mois de septembre de cette même année, à de– mander grâce à leur souverain et à payer la somme de 1770 ducatons de 13 florins pièce, à répartir entre le Duc de Savoie et le seigneur de Challant. Aussitôt, une députation, formée d'un conseiller de chacune de ces communes, est envoyée à Turin où elle fait dresser un recours au prince. La sup– plique, qui est en lang ue italienne et que le mé– moire de M. Vuillermin reproduit en entier avec la réponse du roi, implore grâce pour ceux qui avaient résisté à la force publique, sans faire men– tion des contrebandiers et de ceux qui les avaient délivrés de la prison. On craignait, paraît-il, de trop demander et de ne rien obtenir, et, partant, de compromettre la cause de tous, en sollicitant la pitié souveraine en faveur de ces derniers. La grâce . fut obtenue, aux termes de la supplique, par dé– cret du 27 novembre suivant. Seulement, au lieu de 1770 ducatons, il fallut en payer 1995, p!us 264 livres. Une amende exorbitante, l'exil irrévocable de plusieurs Valdôtains, des troubles et des tracasse– ries de toute sorte dans quatre communes, telle fut la suite de l'achat frauduleux de quelques myria– grammes de sel. La leçon, en vérité, fut sévère, mais elle n'en est pas moins oubliée depuis long– temps.
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