BASA
....... 13ô - canon de la forteresse ne pouvait assez plonger pour l'abattre et découvrir ainsi le sol de la chaus– sée; au reste, nous avons remarqué ailleurs qu'une portion de la route en avant de la porte de Cur– letto était à l'abri des feux du fort par la saillie d'un rocher (1 ). Cette porte fut donc abattue à coups de bâche par les sapeurs, et les Français entrèrent dans la ville poursuivant les Autrichiens, qui eu– rent encore le temps de se retirer dans le fort, après une défense vigoureuse le long de la rue. L'ennemi jugea bientôt du peu de ressources qu'offrait ce moyen long et pénible po\lr le passage de l'armée à travers la ville de Bard, tant que le fort résisterait (2); il prit le parti de sommer le commandant de se rendre; la réponse fut néga– tive et digne d'un militaire de cœur qui connaît son devoir et ses ressources. Cependant les solda~s français, imitant l'exemple de leurs camarndes, pas– sèrent en grand nombre avec précaution pendant les nuits suivantes, en saisissant les moments favo– rables; ils se trouvèrent bientôt assez en force au delà de Bard pour marcher sur Ivrée. Mais si l'infanterie avait pu effectuer la traver– sée sans beaucoup de danger, on ne pouvait espè– rer le même bonheur pour la cavalerie et l'artil– lerie; cependant, sans ces armes, le général Lannes ne pouvait tenir tête aux Autrichiens, s'il les ren– contrait en nombre dans la plaine; la garnison du - fort, instruite des mouvements qui s'effectuaient, se tenait d'ailleurs sur ses gardes, et un seul cheval ennemi, de trait, tué ou blessé, aurait produit sur (1) Renseignements. (2) Alllx - Jomini - Dumas.
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