BASA
- 151 - Ainsi se termina cette lutte; la résistance de Bard dura quatorze jours et le courage des défen– seurs aurait pu la prolonger, si les circonstances l'eussent exigé. Il n'y a d'ailleurs aucun doute, d'après ce que nous avons rapporté sur la descrip– tion des positions environnantes et sur les opéra– tions de l'armée Française pendant le siège, que deux cents hommes seulement, retranchés et répartis entre la Coue et la Bioula, aux endroits désignés en 1792 par le duc de Montferrat en personne, eussent suffi, sinon pour barrer absolument le pas– sage par Albarède, · au moins pour en retarder l'e– xécution, et pour permettre au maréchal Mêlas de bien connaître la véritable intention du Premier Consul, de manière qu'il pût le prévenir au dé– bouché de la vallée et déjouer ainsi ses combinai– sons, ce qui aurait eu pour résultat certain et immédiat d'éviter la bataille de Marengo, dont les suites, plus que la bataille même, furent si fu– nestes au Cabinet Impérial. La relation impartiale du siège de Bard, que nous venons d'exposer, dépouillée du merveilleux que quelques auteurs attribuent, en décrivant le passage de l'artillerie à travers la ville, le che– min ouvert pour monter à Albarède, le canon hissé sur le clocher, etc., démontre en substance que le fort n'a pas été forcé de se rendre à la suite de ces travaux, mais qu'au contraire, · il s'est cons– tamment défendu et n'a cédé finalement, que par ordre du commandant en chef des troupes impériales en Piémont, lorsque la résistance n'avait plus aucun but important pour la campagne; le capitaine Bern– kopf et la brave garnison ont loyalement, coura– geusement, rempli leur devoir.
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