BASA
- 170 - aux sœurs le peu <le jugement <le cette novice. Mais le visage de Louise Roncas ne revêtit aucune de ces impressions, qui trahissent un froissement intérieur, ou une colère mal contenue. Sa langue n'eut pas une parole de récrimination, parce que son cœur s'inspirait, à tout instant, au divin cœur de Jésus. Déjà, au sein du foyer paternel, elle s'é– tait exercée à posséder son âme dans la patience. En même temps, il lui fut ordonné de porter, chaque jour, le bois dans toutes les chambres où l'on faisait du feu. Courber ses épaules inaccou– tumées à une pareille fatigue, sous un fardeau sou– vent pesant, et courir ainsi la maison devant les sœurs, devait être chose pénible pour cette enfant de grande famille; mais elle fut fidèle à la besogne avec grande joie et exactitude. Bien plus, la mère supérieure enjoignait à une sœur, que ch:;i.que fois que la novice lui parlerait, elle lui répondît par quelques paroles humiliantes, toujours pour mieux sonder la patience et l'humi– lité de Louise, dont on voulait à tout prix éprou– ver la vocation. Cette âme simple et cordiale re– cevait tout, comme venant de l'adorable volonté de Dieu. Un jour que cette sœur lui adressa, pendant une heure, des paroles naturellement pénibles au cœur qui les reçoit, Louise, croyant qu'on lui avait donné cette sœur pour sa directrice, à son insu, s'agenouilla devant elle en se frappant la poitrine, lui disant que ses reproches étaient bien mérités. La sœur, qu'on lui avait ainsi mise aux côtés, pour fortifier sa vertu, crut voir dans cette posture et .cet aveu si humble et si grand devant Dieu l'effet d'un ressentiment raffiné. Elle en parla à la mère supérieure, qui en fit à Louise un reproche public,
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=