BASA

171 au réfectoire. Celle~ci vit dans ces épreuves la volonté de Dieu et accepta de grand cœur tout ce qui se faisait pour le bien de son âme. Que ces combats obscurs du cloître, sou tenus sans aucun levier humain, que cette lutte intérieure entre la nature et la grâce, que ce silence inspiré librement à tout ce que le cœur de l'homme a de plus délicat et de plus sensible, apparaissent grands aux yeux de la vraie sagesse! Quelle gloire ineffa– ble doit un jour les couronne1.· dans le ciel, parce qu'ils sont la base première de toutes les grandes œuvres de charité et de dévouement opérés chaque jour au milieu des hommes par la religion catho– lique! C'est ainsi, si on l'observe de près, que se sont formés tous nos héros chrétiens et du cloître et du sacerdoce séculier. Intimement convaincue qu'elle ne conserverait le recueillement intérieur et la fidélité à son de– voir que par une vigilance attentive sur ses sens, la sœ ur Louise se fit urie règle de chaque jour, d'offrir à Dieu, au premier réveil, tout particuliè– rement les yeux et la langue. Comme tous les saints, elle avait reçu cette faveur divine de bien entendre que celui-là touche à la perfection, qui ne pèche point par les yeux et par la langue. Tou– tefois, dans cette ml)rtificat1on extérieure de ses sens et clans cette tenue d'une grande modestie, il n'y avait aucune affectation . On lui fit observer un jour qu'elle tenait la tête trop inclinée et les yeux trop fixés. à terre; le lendemain, son regard, ce re– gard qui semble ne rien voir, ou plutôt qui voit tout en Dieu, s'ouvrait d'un éclat angélique et dé– voilait à ses compagnes la simplicité et la bonté de son âme. Elle se laissaif. guider en tout.

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