BASA
- 172 - La jeune novice apporta la même attention sur la langue comme sur les yeux. Les heures de si– lence prescrites par la règle étaient pour elle une loi, sur laquelle il était impossible de passer outre. Aucun motif de sympathie naturelle, de commu– nauté de pensées, de confidences spirituelles, ne pouvait alors délier sa langue. Son cœur savait garder tout bon souvenir, mais, avant tout, la fi– délité à la règle. Quand l'heure des récréations était arrivée, sa conversation, toujours sans recher– ches, était très aimable, par les observations s piri– tuelles sur la destination et les œ uvres de l'Ordre de la Visitation, sur les aptitudes et les occupations de ses compagnes, sur les intérêts matériels même de la maison. Mais ori ne pouvait surprendre sur ses lèvres la moindre parole de critique ou de railleriE: déplacée, qui aurait pu blesser la cha– rité. On sentflit dans elle une forte éducation chré– tienne. Les jeunes personnes, qui suivirent en ce temps Louise Roncas en donnant leur nom à la Visitation d'Aoste, furent puissamment soutenues dans leur vocation par l'exemple de ses vertus aussi modestes que solides. La sœur Louise avait compris toute la snblimité de son état, et de cœur et d'âme, elle travaillait chaque jour à en réali– ser la perfection. Ce fut alors que , la maison de la Visitation d'Aoste acquit cette force d'existence qui la conserva sans tache et sans reproche, jus– qu'aux orages sataniques de la révolution française, auxquels rien ne résista, si ce n'est l'œuvre de Dieu nécessaire avant tout, le christianisme dans toute sa perfection, c'est-à-dire le catholicisme. Cependant à cette âme choisie, dont nous sui– vons les traces, ne devaient pas être épargnées,
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