BASA
- 176 - On retournait ainsi toujours édifié de la Visi– tation. La sœur Louise reçut quel<{ue temps après, la charge de la distribution des aumônes aux pauvres nombreux, qui avaient souvent leu!' rendez-vous à la maison de la Visitation. Elle qui aimait tant le bon Dieu eut pour les pauvres des tendrnsses et des dévouements que lui seul peut inspirer. Quand l'heure de la distribution était venue et q:.:e retentis– saient les premiers coups de marteau sur la porte d'entrée, son cœur se dilatait, son visage s'animait, son sourire exprimait une joie ineffable; elle allait avoir devant elle ceux qu'elle appelait ses amis. Se mettant à l'œuvre avec une sarnte allégresse, elle servait elle-même les pauvres autant que cela lui était permis par la règle, avec une simplicité et un entrain, qui étonnaient les pauvres eux-mêmes et les faisaient bénir Dieu. Elle voulut toujours pendant son emploi les servir avec respect et propreté, alors même que, dans 11n hiver rigoureux, elle devait tra– verser, pour aller à eux, une allâe très incommode à pareille saison. Tout en soulageant, autant que les ressources de la maison le permettaient, les besoins corporels des pauvres, la sœur Louise n'oubliait pas leur âme. Avec son abord aimable, doux, humble et pieux, elle leur adressait toujours, même en les servant, que.lques courtes paroles d'instruction et de salut; et tout était reçu de bonne grâce. Si parfois pour– tant elle entendait un mul'mure, son regard, plein d'une tendresse angélique, se tournait vers le mé– content et le désarmait à l'instant. Ce secret de Dieu pour savoir encourager, consoler et compatir les pa1wres, fut bien vite connu dans la ville d'Aoste, et
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