BASA
- 177 - un grand nombre de personnes aisées admirant son dévouement, venaient souvent la visiter à la porte du cloître et lui apporter de quoi assister ses pauvres. Dans la distribution journalière des aumônes, la supérieure avait donné à la sœur Louise pour aides quelques sœurs infirmes, qui ne pouvaient pas lui être d'un grand secours, dans une besogne qui exigeait activité et santé. Sa patience et sa cha– rité trouvèrent là un exercice quotidien. Jamais elle ne laissa échapper une seule parole d'aigreur qui pût l<:Js dégoûter, tant était grande la simpli– cité et la douceur de son âme. A quelque temps de là, la professe fut nommée économe générale de la Visitation. Désirant avant tout le bien spirituel de la maison religieuse, dont elle faisait partie, elle la fortifiait chaque jour par l'exemple de ses héroïques vertus. Mais la règle de la discipline religieuse ne l'empêcha pas de prendre vivement à cœur ses intérêts temporels. On vit alors cette fille de château, élevée chré– tiennement et devenue religieuse, avoir l'œil à tout, jusqu'aux plus petits détails de ménage, et procu– rer ainsi à cette institution naissante une aisance qui ne fut jamais le luxe, mais qui, toujours, put pourvoir aux besoins d'un convenable entretien de ces humbles et saintes filles de la Visitation. Pendant son économat, Louise, dure pour elle– même, a'vait un cœur de mère pour les autres sœurs. Evitant avec soin toutes les dépenses qu'elle ne croyait pas nécessaires, elle n'épargnait rien pour les soulager dans leurs infirmités et leurs maladies. Quand elles souffraient, elle ne pouvait jamais leur refuser ce qu'il lui était possible d'ac– corder; et quand les ressources faisaient défaut, 12
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