BASA
- 178 --· à son bon cœur, la suavité céleste de ses paroles et les larmes de ses yeux: allégeaient toutes les douleurs, en élevant les âmes au ciel. Elle avait une prédilection particulière pour les sœurs, qui servaient dans les emplois corporels les plus pé– nibles et qui étaient pour ainsi dire des servantes; elle les appelait ses chères compagnes, et les soi– gnait avec une attention spéciale. Un jour, la mère supérieure la reprit là-dessus, lui disant qu'elle ne devait pas être si facile à donner aux sœurs ce qu'elles demandaient. Cette trés chère économe, ainsi .que l'appelle son biographe, répondit avec grande simplicité que, quand elle avait une chose qu'on lui demandait au besoin, elle ne pouvait pas la refuser, de peur de tomber par les équivo1rues dans le mensonge , ou de manquer à la frafil:hise de cœur qu 'elle aimait tant. Ainsi Louise Roncas contribuait puissamment, de son côté, par une g rande exactitude dans l'accom– plissement des devoirs de sa charge, au dévelop– pement et au crédit moral de la maison de la Vi– sitation d'Aoste. A l'intérieur de la maison, aimant et estimant toutes les sœurs, elle était réciproque– ment aimée ot estimée de toutes; la confiance en elle était complète. C'était pour les sœurs un mo– ment heureux de pouvoir s'entretenir avec elle; une de ses paroles en récréation excitait une sainte allégresse, tant Dieu avait déjà · mis en Louise un grand sens de piété, de charité et de prudence. Bientôt elle devait entrer dans une nou– velle phase de sa vie, et cette jeune fille, grande déjà par la noblesse de sa naissance, allait devenir plus grande encore par les œuvres, que la divine Providence et ses supérieurs lui confieraient, la fondation des monastères de Verceil et d'Arona.
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