BASA
- 179 - CHAPITRE V. LA SOEUR LOUISE RONCAS FONDE UN MONASTÈRE DB VISITANDINES DANS LA VILLE DE VERCEIL. Un nouvel horizon allait s'ouvrir devant la sœur Louise. Elle qui jusqu'alors n'avait jamais pensé qu'à obéir, elle q:ui, de la soumission la plus par– faite et la plus humble en même temps, faisait ses plus douces délices, devait bientôt prendre sur ses épaules le fardeau de la dfrection et du comman– dement. Formée à cette grande école du divin Sau– veur, résumée dans cinq ou · six mots du livre incomparable de !'Imitation de J.-C. : « Ama ne– scire et pro nihilo reputari, aimez à être ignoré et tenu pour rien », il n'est pas étonnant qu'à la seule confidence privée qui lui fut faite, que peut– être on l'enverrait établir une nouvelle maison de l'ordre dans la ville de Verceil, elle ait été saisie, au fond de son âme, d'étonnement et de frayeur. Quelque temps après, la volonté de ses supérieurs devint manifeste. Alors, dans ses transes entre le devoir de l'obéissance et une défiance intime d'elle– mème, elle écrivit à la sainte mère de Chantal, la suppliant• d'ordonner qu'on ne lui imposât pas un tel fardeau, parce qu'il était au-dessus de ses forces. La sainte fondatrice de l'ordre de la Visitation connaissait, avec une exactitude presque inspirée , l'état moral de toutes les maisons de son ordre. Aus– si, il ne lui fut pas difficile de comprendre que les raisons qu'alléguait ~a sœur Marie-Louise Roncas, pour écarter d'elle la charge importante qu'on vou– lait lui confier n'étaient que l'effet de sa profonde
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=