BASA

- 180 - humilité. Elle lui répondit dans les termes suivants• qui respirent avec tant d'onction l'esprit de saint François de Sales : « Ma très chère fille, ne crai– gnez pas tant votre inhabileté; parce que Notre Seigneur suppléera pour vous; soyez la fille de l'obéissance, et puis laissez faire à Dieu , qui protège toujours les âmes obéissantes. » Dans ces paroles la sœur Louise vit la volonté divine, qui lui signifiait par la voix de ses supérieurs d'accep– ter la nouvelle charge, et avec un cœur généreux elle se mit à l'œuvre. Deux mots ne sont pas inu– tiles ici, sur la cause qui fit naître la première pensée de la fondation d'un couvent de la Visita– tion à Verceil. Madame Christine de France, fille d'Henri IV et de Marie de Médicis, avait épousé en 1619, le duc de Savoie Victor-Amédée r•r. Femme de grand ca– ractère et élevée avec une forte éducation chrétien– ne, elle fut un guide éclairé pour son époux dans la conduite des affaires religieuses et politiques de ses Etats, et, lorsque la ·mort le lui enleva en l li37, elle gouverna, comme régente, avec sagesse et fermeté les Etats de la Maison de Savoie, qu'elle transmit à ses deux fils, François-Hyacinthe et Charles-Emmanuel II, qui régnèrent succèssive– ment. Venue d'Outre-monts, la princesse Christine avait pu admirer de près la ferveur et les saintes œuvres du nouvel ordre de la Visitation , dont la fondation était bien connue dans toute la France. .Aussi prit-elle à cœur de l'établir et de le protéger dans les provinces italiennes des Etats de son époux. Il y ·avait alors ·à Notre-Dame-des-Grâces à Ver– ceil un monastère de religieuses, où, dans le cours des temps, le relâchement de la discipline avait

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