BASA
- 182 - ces meubles étaient une propriété de la maison; mais quelle ne fut pas leur surprise, lorsque, au bout de quelques mois, elles voient les propriétaires des meubles venir jour par jour, l'un après l'autre, en réclamer quelques-uns, comme objets simplement prêtés?Ces procédés avaient-ils pour mobile quelques jalousies des anciennes religieuses, manifestées au dehors, ou bien une réaction momentanée de l'opi– nion . publique d'une ville, peut-être aux mœurs libres dans ce temps-là, contre le spectacle quotidien d'une vie aussi austère que charitable dans ces nou– velles filles de la Visitation? C'est ce qu'à la dis– tance des temps on ne peut apprécier au juste. Mais ce qui est certain, c'est que Dieu leur donna assez de force de cœur pour supporter avec une résignation parfaite les plus dures épreuves de la pauvreté, sans jamais formuler des plaintes hors de la mai– son et dans de hautes sphères. Le repos et le sommeil dE: la nuit leur était éga– lement doux, quoiqu'elles fussent obligées de le prendre sur un peu de paille, et n'ayant pour cou– vertures que leurs pauvres habits. Elles se souve– naient alors de Ll crèche de Bethléem. Leur nour– riture de chaque jour n'était pas plus somptueuse qne leur grabat. Ainsi se passèrent les premiers mois dans cette maison de la Visitation de Verceil. Cependant la divine Providence préparait quelques soulagements à tant d'indigence et à tant de dé– vouement. Connues plus favorablement de jour en jour auprès des grandes familles chrétiennes de Verceil, les Visitandines commencèrent à recevoir en éducation quelques demoiselles de la ville. Ce fut l'illustre comtesse Mm' Desanna qui lui confia la première, une de ses filles. Celle-ci se fit reli-
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