BASA
- 18.( - de ses sens; et elles allèrent jusqu'à formuler des plaintes auprès du Directeur spirituel de la maison, afin qu'il admonestât sévè1·ement la supérieure. Emu de ces instances, auxquelles l'âge ,les plai– gnantes donnaient un certain crédit, et n'ayant pas encore apprécié toute la vertu de la fondatrice, le directeur fit à la sœur Louise des remontrances assez vives. Elles furent reçues avec la plu3 pro– fonde humilité et dans une grande paix de cœur. La supérieure vit, dans ces épreuves, ce ciment divin que l'on trouve à la base de toutes les choses de Di_eu. Les œuvres de l'homme, qui se font trop vite et trop commodément, n'ont pas ce cachet di– vin. Aussi ces soupçons, ces murmures, ces critiq•ies n'attiédirent pas son zèle, dans la direction des âmes qui lui avaient été confiées. Elle ne relâcha rien de sa fermeté dans l'observance de la règle; mais on ne put jamais surprendre en elle des airs troublés, des marques de dédain ou des paroles amères. La charité rayonnait dans toute sa personne. Cependant les esprits aigris ne s'arrêtèrent pas là. Les anciennes sœurs voyant qu'elles n'avançaient pas dans leur but par leurs sourdes manœuvres; et que l'observance de la règle était infailliblement main~enue, en appelèrent aux armes, comme l'on dit, afin de pouvoir abattre la sainte fondation. La cause fut portée devant les supérieurs de la Visi– tation. La sœur Louise ne demandait rien autre chose que le jugement de l'autorité, prête à tout instant à quitter sa charge, si cela devait être utile à la communauté. Les sœurs de l'ancienne règle formulèrent leurs plaintes, et la supérieure des Visitandines exposa avec une grande simplicité et charité sa méthode de direction. On fit sonder avec 1
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