BASA

- 195 - de haute condition de la ville d'Arona, elle sut allier constamment et sans affectation, aux convenances voulues, un oubli profond d'elle-même; c'était la politesse chrétienne qui édifiait grar.dement les per– sonnes qui la visitaient. Après les six années de direction comme fondatrice et supérieure, elle am– bitionnait avec autant d'empressement, que les gens mondains ambitionnent les honneurs, les emplois les plus simples du couvent. Soin de la basse-cour, des vaches laitières et des autres animaux, propreté de la maison, c'était l'occupation de chaque jour qu'elle avait sollicitée. Que de fois l'on vit cette :fille de famille noble, le balai à la main, faire le tour de l'intérieur des corridors et des chambres, ou avec une petite pioche sarcler les mauvaises , herbes du jardin, et enlever avec soin les pierres qui l'encombraient. Rien, dans tout ce qui touchait à l'intérêt de la maison, n'était petit à ses yeux. Elle paraissait être la servante des gens de service. Et ces choses s'accomplissaient avec cette rare sim– plicité, qui ep fait le plus grand mérite. Nous racontons ici un fait qui prouve combien cette âme avait soif d'humiliations. Vers le com– mencement de sa longue maladie chronique, étant encore supérieure, elle supplia une novice, et lui ordonna même au nom de l'obéissance, de profiter du temps du repas, pour s'agenouiller au milieu du réfectoire, une corde au cou et détester dans cette posture les fautes de la supérieure devant Dieu, avec les paroles suivantes : « Mon Dieu, je vous demande pardon de tout mon cœur de la grande inobservance des règlea et de la vie scandaleuse de la sœur Louise Roncas, que vous commQncez à châtier dans votre justice et votre I,Uiséricorde, de

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