BASA
- 201 cune sœur ne pouvait la cacher. La sœur Louise était, elle, dans une grande paix et une résignation admirable. Son visage s'épanouissait par moments d'une sainte joie. C'était sans doute une vue par– tielle du bonheur du ciel qui la ravissait ainsi. Cette faveur est quelquefois accordée aux âmes choisies; la vie de nos saints en est un témoignage. Enfin, le 28 décembre 1668, à l'âge de soixante-douze ans, ayant reçu avec une foi angélique tous les secours de la religion et après une agonie calme de trois heures environ, la sœur Marie-Louise Roncas ren– dit sa belle âme à Dieu, en présence du père supé– rieur de la maison et de toute la communauté qu'elle avait' tant édifiée. Prosternées autour de cette cou– che funèbre, les sœurs demandèrent à Dieu la grâce d'imiter toujours celle qu'il venait d'appeler au ciel. Ap1.·ès la mort, le corps prit une beauté merveil– leuse, qui captivait le regard et pénétrait le cœur de vénération et de confiance. Les muscles et les nerfs avaient conservé la flexibilité naturelle, de sorte que les sœurs prenaient la main droite de la défunte et s'en faisaient bénir. Elles avaient bien droit de croire que, du haut du ciel, la sœur Louise les bénissait toutes. A la nouvelle de la mort de cet ange de charité, une foule de personnes de toute condition coururent vers la maison de la Visitation. Tous désiraient contempler une fois encore ce visage d'une beauté céleste. Elle était exposée dans l'église. On deman– dait à l'envi, à la porte du cloître, un objet quel– conque qui eût servi a la défunte ou qu'elle aurait touché. Autour de cette dépouille mortelle, on se recommandait à l'âme sainte qui l'avait habitée.
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