BASA
-52- exception, ont regardé Platina comme l'auteur des armoiries des papes. Et lui, quel cas fait-il de cette unanimité des historiens? Sur la foi d'un certain Pascalin habitant Paris (1) qui « lui a assuré que » pas une seule édition de Platina, antérieure au » xvn• siècle, ne contient les armoiries des Papes », sur la foi, disons-nous, de ce seul correspondant, il est prêt à jeter au panier des rebuts tous les historiens pour embrasser l'opinion isolée de M. Pascalin. Donc, M. le professeur, vous admettez, en principe, que les historiens peuvent se tromper; donc, nous pouvons l'admettre nous-mêmes. Quelle signification, après cela, donner à cette phrase de M. Borrel par laquelle il met fin à son mémoire : « Je ne dis pas autre chose que l'histoire, et je » ne puis admettre qu'on dise autre chose. » Pour– tant l'histoire, pour Platina, dit autre chose. On ne doit pas oublier que, pour un écrivain, c'est un point capital de rester d'accord avec lu.i-même. Tous ces faits historiques posés, nous pouvons, en toute confiance répéter la phrase que notre poin– tilleux adversaire nous reproche avec tant de dé– dain : « Le nombre des chroniqueurs, disions-nous, » et des historiens, leur unanimité même, sur le » point qui est contesté entre la Tarantaise et le » diocèse d'Aoste, n'est point un argument in failli– » ble, moins encore une preuve décisive. » Nous venons d'en voir les motifs. M. Million en a donné une autre raison encore. « La la1·geur de leurs plans, la prépondérance » des grands faits, l'éloignement des lieux , l'igno– » rance des traditions locales leur firent évidem- (2) Mé~oire Borre!, p. ~8 note.
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