BASA

-70- Mais ici ne s'arrête pas notre démonstration. Nous tenons à ce que M. le prof. Borrel se per– suade bien que les traditions valdôtaines, relatives à Innocent V, ne datent pas du xvne siècle. Nous lui demandons : 1° Comment les moines du couvent de Verrès, très nombreux à cette époque, comptant parmi leurs membres plusieurs enfants' de la Savoie, auraient-ils eu la témérité d'exposer, dans leur salle de réception, un portrait avec tiare, doubles clefs, démontrant que le pape Innocent V était né à la Salle, si la tradition locale, des chartes qui ont péri, des monuments antérieurs qui ont disparu, ne les avaient rassurés contre toute cri– tique? Qui ne connaît l'importance que l'on don– nait, à cette époque, au blason et aux titres nobi– liaires? Et qui ne sait aussi que les monastères ont été, partout, les plus sûrs et les plus tenaces conservateurs des traditions locales? Nous lui demandons : 2° Comment est-il arrivé que les curés de la Salle, lieu d'origine du pontife, ont, à un moment donné, exposé dans leur église paroissiale, en face de toute une population, en un temps où les anciennes traditions devaient être vivaces encore, le portrait d'un personnage avec inscription affirmant en termes clairs et précis sa naissance au milieu d'eux, personnage complète– ment à eux inconnus, dont ils n'avaient jamais en– tendu parler? M. Borrel, avec le bon sens qui doit le distrnguer, avouera bien que jamais une idée pareille n'aurait pu germer dans un cerveau quel– conque, si la tradition vivante et des monuments antérieurs n'eussent autorisé une pareille exhibition. Le xvn• siècle est donc bien évidemment ici l'é– cho des traditions des siècles passés.

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