BASA

- 19 - ments étaient partagés sur le montant du donatif à offrir. Mais les orateurs du peuple, alléguant la di– sette de cette année-là, représentèrent que l'on ne pouvait donner plus de cent mille francs, répartis en sept rates de payement, ou soixante-dix mille à verser en quatre termes. Le Gouvernement insista vainement pour obtenir une somme majeure, et l'on se sépara, ce jour, sans a voir rien conclu. Le lendemain, quand on leur proposa définitive– ment un donatif de 112,000 fr., deux cents paysans sur pied dans la salle et dehors, refusèrent à grands cris de payer cette somme et le tumulte prenant des proportions inquiétantes, il ne fallut rien moins que l'intervention de Mgr Milliet pour obtenir le calme et pour amener les opposants à un moyen terme. Il engagea le peuple à payer cent dix mille francs en sept rates et il réussit à persuader le gouverneur de se contenter de cette somme. Ainsi fut délibéré de commun accord. Une vérité lumineuse ressort de ces faits : c'est que jadis le Tiers-Etat était admis à dèfendre ses droits et ne payait que des impôts convenus et ac– ceptés; aujourd'hui le peuple, plus esclave que ja– mais, tout en étant proclamé souverain, est littéra– lement écrasé d'impôts, mais n'a qu'à se taire et à payer. Séance du 27 juin 1SS9. Selon l'ordre du jour, M. le chanoine Noussan donne communication de plusieurs lettres échangées entre la Cour de Fr.ance et le conseil des Commis d'Aoste au sujet de la neutralité du Duché d'Aoste durant les guerres que se livrèrent la France et l'Espagne pour la possession du Milanais.

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