BASA

-55- « La maison Carrel, que j'ai achetée, qomme 1'011 dit, avec les yeux, et dont j'espère solder le prix avec l'aide de Dieu, est la seule qui m'ait plu à Aoste, après celle de mon père. .J'ai couché dans la chambre de saint Anselme en 1787, époque où ayant eu le malheur de perdre ma mère, mon oncle l'a– vocat Grivon me retint chez lui jusqu'aux secondes noces de mon cher père. J'ai une confuse idée de l'inscription lapidaire que vous désirez retrouver, et que vous êtes bien le maître de faire rechercher à votre bon plaisir. La chambre de saint Anselme est au midi. » Si la tradition, qui fait naître notre saint docteur dans la maison actuelle Tercinod, ne reposait pas sur des fondements solides, comment aurait-elle pu -se conserver au milieu de tant de vicissitudes? Elle a survécu à la disparition de la famille de la Tour de Gressan, à la reconstruction même de l'édifice. Si elle n'eût pas été antérieure au xv• siècle, assu– rément elle n'aurait pu s'établir dans la suite, com– battue par des évènements tout à fait défavorables. Celui qui se serait avisé de l'invoquer, aurait été accueilli par le sourire incrédule et moqueur de ses contemporains. La croyance des habitants d'Aoste au berceau de saint Anselme rallie à elle tous les partis et tous les suffrages éclairés. En 1865, l'édilité municipale voulut, dans son zèle pour les nouveautés, donner d'autres dénominations aux rues de la cité. Elle eut l'heureuse idée de baptiser du nom de Saint-Ansel– me l'ancienne rue Bouvernier. C'était consacrer of– ficiellement par une inscription publique et mémo– rable la tradition existant sur la maison natale de

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