BASA
- 64 - intérêt ou qnélque plaisir à forger ces deux pièces? Il faut donc rabattre beaucoup de l'ancienneté que certains archéologues supposent à notre mosaï– que. Sans doute le style byzantin, qui distingue ce monument, semble accuser une époque plus reculée. Mais on convient que nos vallées alpestres étaient, dans les œuvres d'art, singulièrement en retard sur les autres contrées de l'Italie et ,de la France. Au– bert n'a-t-il pas fait remonter la châsse de saint Joconde au xv 0 siècle, tandis qu'il conste qu'elle n'appartient qu'au xvn•? Dans l'appréciation de l'âge des objets d'art, on doit plutôt invoquer le témoi– gnage des anciens documents que s'appuyer sur les preuves intrinsèques du style. Notre mosaïque a des réminiscences du style byzantin; elle en est, en quel– que chose, une imitation ; mais son exécution .est toute du xve siècle et non du xn°. Les documents allégués excluent toute autre époque. M. Berard, dans son Mémoire, a produit une note de l'ancien Martyrologe de la Cathédrale, afin d'é– tablir que le comte François de Challant fit faire à ses frais la mosaïque, dont nous venons de déter– miner l'âge. Nous tirons de cette note écrite avant la fin du xv' siècle une autre preuve : c'est qu'on ne peut attribuer au noble seigneur la mosaïque supérieure qu'on voit au bas du maître-autel. En effet, d'après cette note (1), le comte François fit faire à ses frais la mosaïque sur le chœur à la pla– ce destinée à sa confession, c'est-à-dire à son tom- (1) Il nous a été donné de lire intégralement celte courte note; nous la reproduisons ici : « Item fecit fieri suis expensis solanum supra cho– rum. Jacet in .confessione. Cuius anu:na eC omnium praedecessorum sua– rum per Dei misoricordiam requiedcant in P\\Ce. »
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