BASA

- 106 - qui demeuraient hors du cloître (1). Toutefois, ils ne professaient pas le vœu de pauvreté; ils pou– vaient se réserver l'usufruit de leur · patrimoine et posséder des bénéfices. Cette distinction entre l'ordre canonique et l'ordre monastique, nous l'observons dans un capitulaire ecclésiastique de l'année 789. L'empereur Charle– magne, obéissant aux prescriptions de plusieurs con– ciles, enjoint aux ministres de l'Église de vivre sous une règle dans un monastère, ou bien sous la dé– pendance de l'évêque dans l'ordre canonique. Telle est l'alternative qu'il leur pose. Est-il à présumer que l'Église d'Aoste qui était, à cette époque, encla– vée dans le vaste empire de Charlemagne, se soit soustraite à une ordonnance aussi salutaire? Saint Grat, plein de zèle vour la sanctification de son clergé, n'a pas manqué de se conformer à ce capi– tulaire. Il protégeait les monastères de son diocèse, favorisait les vocations religieuses; mais les sujets qui n'étaient pas appelés à l'état monastique, il les réunissait autour de lui, partageait avec eux son habitation, sa table, les exercices spirituels, prenait une part active à leur instruction et les maintenait dans la voie de la régularité. Les prêtres, comme les simples clercs aspirants au sacerdoce, menaient cette vie commune, source féconde de nobles sentiments d'émulation, de ferveur et de charité. C'est à cette école de hautes vertus que le cha– noine Joconde fit son éducation sacerdotale. Il avait trouvé sa voie. Il s'adonna avec ardeur à l'étude de !'Écriture Sainte, des Saints·Pères et des Décrets i1) Le nom de chanoine dérive du mot canon pris dans le sens de règle.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=