BASA

- 11 - prince Charles-Emmanue!, duc de Montferrat, se transporta sur ces lieux et, après y avoir fait élever des retranchements, il redescendit à Aoste, où il sé– journa jusqu'à Noël. Afin d'échapper à la persécution et aux horreurs dont la France et la Savoie étaient le théâtre, une foule de nobles, de religieux et de prêtres, parmi lesquels l'ar~hevêque de Tarentaise lui-même, vin– rent passer l'hiver de 1792 dans notre Vallée. Le bourg de Morgex se trouva tellement encom– bré d'émigrés et de soldats qu'on dut mettre l'égl .se à leur disposition. Peu de faits notables en 1793. Le 24 avril 1794, ensuite de la trahison d'un ca– pitaine bernois qui servait dans notre armée, celle– ci s'enfuit précipitamment des environs du Petit– Saint-Bernard jusqu'aux Glairs de Quart où se trou– vaient des retranchements. Les soldats français, ayant pénétré dans l'église de La Thuile, en brûlèrent les autels, lancèrent des ba!les co rr tre le grand crucifix sans l'atteindre, pillè– rent les chapelles, les églises et les presbytères de Pré St Didier, de Courmayeur, de Morgex, de Derby et de La Salle. A la chapelle d'Echarlod, ils cre– vèrent les yeux à toutes les images et statues. r a pa nique se répandit jusqu'à la ville d'Aoste; chacun cachait ce qu'il avait de plus précieux et beaucoup s'enfuirent dans les montagnes ou hors du pays. Les Français s'établirent au chef lieu du Valdigne, obligèrent le Conseil co , munal au serment de fidé– lité ~ la nation et plantèrent l'arbre de la liberté près de l'église. « On change, dit l'un des mémoi– » res, le nom des ans, des mois et des jours ; on » fait une semaine de dix jours et cela seulement

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