BASA
- 139 - savoir qu'avant que le pape Alexandre III eût ré– servé au Saint-Siège la canonisation des saints, les évêques jouissaient du droit de proposer aux hom– mages religieux des fidèles les personnages morts en odeur de sainteté. Leur déclaration équivalait à un décret de béatification; mais ce culte ne pouvait s'étendre au-delà du diocèse, avant qu'il eût été expressément ou tacitement confirmé · par le Saint– Siège. Tel est le culte que nous rendons à saint Jocon– de II. Il ne nous conste pas que dans les premiers siècles, qui suivirent sa mort, ce culte ait dépassé !es limites de notre diocèse; des autels ne lui ont pas été érigé!'> au-delà de nos montagnes; sa fête n'est pas célébrée ailleurs. Saint Joconde a passé toute sa vie dans la Vallée d'Aoste; il s'est sanctifié dans son pays natal; il a travaillé uniquement à la sanctification de ses compatriotes. Ainsi la forme du culte qu'il reçoit est :ippropriée à la forme de son dévouement. Il est restreint au diocèse pour lequel il a vécu et auquel il a consacré ses soins exclusifs. Toutefois ce n'est pas seulement le peuple valdô– tain avec ses évêques qui a proclamé la sainteté de Joconde II. Leurs hommages religieux ont été depuis longtemps revêtus de la sanction suprême des sou– verains pontifes. Le premier décret de confirmation formelle du Saint-Siège, à notre connaissance, porte la date du 28 avril 16'15 : c'est le décret qui ap– prouve les offices du Bréviaire édité selon le rit d'Aoste et qui en reconnaît la légitimité et l'ancien– neté bien antérieure au x1v• siècle. Or, dans la sé– rie de ces offices se trouve, au 30 décembre, celui de saint Joconde, évêque d'Aoste.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=