BASA
- 146 - siècles antérieurs. Elles se récitaient publiquement en certaines circonstances; elles se chantaient aux Rogations et aux autres processions qui étaient très fré4uentes dans Je moyen âge. Or, dans ces litanies, l'invocation « saint Joconde, priez pour nous, » sanc– te Jocunde, ara pro riobis suit invariablement l'in· vocation à saint Grat (1). Notre saint évêque était . donc acclamé solennellement dans les prières publi· ques de l'Église valdôtaine; il était invoqué à la bénédiction des fonts baptismaux comme au chevet des moribonds; la piété faisait retentir son nom dans les rues de la cité, sous les voûtes et les lambris de nos anciennes églises, dans les grandes routes de la province, dans les sentiers solitaires de la plaine et de la montagne. Combien de générations, pendant dix siècles peut-être, ont réclamé son se· cours, ont imploré sa protection, clans les nécessités spirituelles et temporelles où elles se trouvaient! Saint Joconde a exaucé leurs demandes et soutenu leur confiance durant ce long laps de temps. Si le crédit et le pouvoir du Saint avaient faibli, les fi– dèles auraient-ils jusqu'ici continué à l'invoquer dans leurs prières publiques et privées ? Le point culminant du culte religieux que nous décernons aux saints, c'est l'institution d'une fète de précepte en leur honneur. Notre évêque a joui de cette prérogative insigne. Nous voyons la fète de saint Joconde déjà établie dans le x1v• siècle, et ce n'était pas une institution nouvelle. Le B. Emeric I (1) Nous avons compulsé plus de quinze de CèS livres liturgiques ap– partenant a différents siècles, depuis le XIII jusqu'au XI X. eL toujours le nom de saint Joconde s·y trouve accolé à celui de son maître.
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