BASA

- 163 - à une mort prochaine. Mais la foi opère des prodi– ges. Les pauvres prisonniers des eaux invoquent avec force saint Joconde, afin qu'il les délivre du danger imminent qu'ils courent. Leurs cris sont entendus. On s'empresse d'aller avertir le clergé d'Aoste. On vient en foule sur le lieu du désastre, en portant le chef de saint Joconde. 0 prodige ! A peine eût-on bénit avec la précieuse relique les eaux de la Doire en fureur, elles se calment, se retirent et laissent le passage libre aux malheureux échappés par miracle à une mort certaine. Heu– reuse délivrance due aux prières de saint Joconde! Cet évènement remarquable se trouve décrit dans l'ancien bréviaire d'Aoste et la prose de la messe de saint Joconde (1). Cette autorité mérite tout notre respect, car si quelqu'un s'avisait d'introduire dans uu livre destiné à un usage public un fait dénué de fondement, les contemporains ne manqueraient pas de protester contre une pareille témérité. Le souvenir de cette inondation a été fixé par l'art. Dans une note manuscrite, M. le prieur A. Gal, d'heureuse mémoire, parle d'une planche matrice qu'il a vue (2) et qui représente une maison au milieu des eaux, des arbrisseaux et un grand saule qu'ont monté plusieurs individus pour se sauver du courant et que saint Joconde bénit, plus loin un clocher avec une église. « La matrice de l'image, remarque M. Gal, indique la paroisse de Chesalet par le clocher à flèche et à pierres taillées, au des- (1) « Ipsos viros in salice liberavit a nece Jocundus in Duria. ,. Proie. (2) « La matrice de l'image, dit-il, eat de bois de poirier; elle peut avoir quatre cents ans, d'après le seulpteur Guala e~ l'ébéniste Pezzia, qui la trouvent faite par un habile sculpteur. »