BASA

- 70 - a un anachronisme, car le xme consulat d'Angus te correspond à l'an 752 et le xxme tribunat à l'an 754. Cette inscription a été probablement mal copiée par le père Monterin et reproduite inexactement par Muratori et les collectionneurs successifs. On pourrait supposer qu'elle surmontât la porta prin– cipalis sinistra, mais comme il y manque le nom et la qualité de ceux qui l'ont dédiée, il est à croire qu'elle ornât le socle d'une statue d'Auguste, com– me le fait observer Promis. Elle serait postérieure d'une vingtaine d'années à celle qui nous occupe. La partie dédicatoire de l'inscription de la porta principalis dextra d'Aoste se trouve aussi sur l'arc de Suse élevé par le roi Cotius en l'honneur d'Au– guste, mais avec la variante suivante : IMP · CAESARI · AVGVSTO · DIVI · F · PONTIFICI · MAXIMO · TRIBUNIC POTESTATE · XV · IMP · XIII On pourrait s'étonner de voir que les Salasses eux-mêmes dédient une inscription à l'empereur victorieux, au destructeur de leur nationalité. Ce fait n'est pas nouveau dans l'histoire des conquêtes de Rome. Le peuple vaincu devait faire hommage de reconnaissance au vainqueur. Et pouvait-il en être autrement? Ne voyons-nous pas, à la même époque, soixante peuples de la Gaule élever à Lyon, sur les hauteurs du Forum Vetus (Fourvières), un magnifique temple en l'honneur d'Auguste ? Quand toute résistance est devenue inutile, il faut s'accom– moder aux volontés du plus fort. D'ailleurs, que l'inscription d'Aoste soit l'œuvre des Salasses eux– mêmes ou bien un acte d'adulation commis par le gouverneu r de la nouvelle ville romaine, ce détail

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