BASA

- 91 - et ont demandé à Dieu d'être à jamais ignorés du monde, même après leur mort. Le Seigneur n'a pas réalisé le désir de tous; il a voulu mettre en lumière les actions d'un grand nombre, autant qne cela entrait dans les desseins de sa Providence et dans les intérêts de sa gloire. Les autres, il les a laissés dans la pénombre et l'obscurité, afin de faire resplendir en eux la vertu d'humilité jusqu'à la fin des siècles. Dieu a aussi voulu par cette économi) mystérieuse exercer en nous la foi. Que le chrétien admire certains personnages des temps passés, leurs grandes actions, leurs vertus suréminentes. et qu'il aille jusqu'à leur décerner le culte ecclésiastique, rien d'étonnant. La sainteté vivante, manifestée par des caractères frappan ls, s'impose à la vénération de tout croyant. Mais qu'un personnage se présente à nous de loin, entouré de l'aüréole de la sainteté par la tradition des siècles et nous cachant les dé· tails de son existence; ne montrons-nous pas une foi vive, si nous lui rendons nos hommages religieux? Nous honorons alors non pas ce que nous voyons, mais ce qui nous est proposé par l'Église; nous cro– yons à l'excellence des vertus de ce personnage , parce qu'elle nous est garantie par l'Église, toujours assistée de !'Esprit-Saint. Telles sont les conditions du culte que nous ren– dons à saint Joconde Ir, évêque d'Aoste. Humble pendant sa vie, il a été, en quelque sorte, exaucé dans ses désirs d'être oublié de la postérité. Dieu a couronné son humilité, en l'agrégeant au nombre de ses saints, tout en dérobant à la terre la connais– sance µarticularisée de ses actions; et nous, en l'in– voquant sur les autels, nous doublons le mérite de notre foi, parce que nous proclamons sa sainteté,

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