BASA

- 95 - et un paysage splendide, composé de la vieille cité, de prairies verdoyantes, de guérêts jauni~sants, de villages, de clochers, de noires forêts, de monts sour– cilleux, se déroule aux yeux jusqu'au bois de Joux, célèbre par la rencontre du Premier Consul Bona– parte avec l'officier autrichien Le Breux. A l'ouest, l'œil contemple sur une éminence l'é– glise paroissiale de Chesalet servant d'abri tutélaire à quelques modestes habitations qui se groupent autour d'elle. On admire ensuite le château royal de Sarre, à l'aspect imposant, le gracieux et noble ma– noir d'Ayma ville. On cherche à découvrir, mais en vain, le remarquable clocher de Sainte-Hélène élevé par la main des moines bénédictins (1); il a été rasé impitoyablement jusqu'au sol, en 1873, par un van– dalisme inqualifiable. Plus loin, le regard embrasse une vaste ceinture de montagnes aux arêtes aig uës, aux flancs tantôt cultivés, tantôt dénudés; les trois pics neigeux du Rutor ferment de ce côté l'horizon. Au midi, la Doire serpente au milieu de la Vallée, en formant dans son cours capricieux des îlots innom - brables, couverts d'aunes. Au delà de la rivière, se présente, drapée dans son isolement, la grandiose église de Gressan (2), semblable à une mère éplorée, assise dans le désert et tenant à distance ses nom– breux enfants tout disposés à fol âtrer autour d'elle. Une foule de hameaux et de châlets étagés les uns (t) Le prieu cè de Sainte-Héléne nous est déj a connu pa r une charte de 12~\I. (2) Cette église exi stait Dien avant 1141. E n cette année, Armann, évêque d'Aoste, en confia le servica aux c ha noines réguliers de Sam t– Ours.