BASA

- 96 - sur les autres sur la verte colline récréent agréable– ment la vue. Pourquoi la moraine, appelée vulgaire– ment la ·c6te de Gargantua, vient-elle briser par sa teinte roussâtre l'harmonie des lignes composant le tableau? Une large zône de forêts, puis de frais alpéages et le sommet arrondi du Drink couronnent le panorama du côté du midi. Voilà le paysage ravissant, plein de grandeur, de lumière et de vie, qui s'offre aux regards du spec– tateur placé sur le seuil de la chapelle que nous avons saluée. Chesalet vérifie admirablement par la beauté de son site le nom gracieux, Casa lœta, qui lui a été donné. Si attrayante que soit la scène à laquelle nous avons convié le lecteur, elle ne distrait point, ne dissipe point, elle porte, au contraire, au recueille– ment. En face de ce spectacle, on :Se replie volon– tiers sur soi-même, et l'âme éprouve de vifs frémis– sements, de ces émotions mystérieuses que provo– quent les grandes voix de la création et plus encore son silence. Car ce qui fait le charme, ce qui est comme le cachet particulier de la campagne, c'est le silence et la paix; on s'y sent tout à fait avec Dieu. Quelle est donc cette chape~le rurale si heureu– sement située au milieu de toute une nature calme, naïve et pastorale, qui invite si bien au recueille– ment et à la piété? C'est la chapelle de saint Jo– conde, qui nous rappelle .le souvenir d'un de nos plus illustres évêques. Ce nom, doux comme un écho du ciel, nous dit toute une vie de sainteté, de zèle, de charité consacrée au service de Dieu et des âmes sur le siège de saint Grat. C'est sur l'emplacement de cet édifice sacré que s'élevait la demeure pater-

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