BASA
S.AINT PIERIŒ l>erté entière accordée aux provinces de pratiquer leur culte ne fut nullement jnquiétée jusqu'à l'an 64, où commença la persécution de Néron. De là il est facile d'inférer que saint Pierre put lil>rement annoncer la bonne nouvelle de l'Evangile à toutes les l>ourgades et les villes qu'il traversait. Nous avons allégué quelques preuves propres à démontrer l'apostolat de saint Pierre à Aoste. Elles ne sont pas saus doute péremptoires; mais elles semblent donner une grande probabilité à cette opinion. Elle s'étaye essentiellement sur l'argument de la tradition. Or, une tradition religieuse n'a-t– elle pas droit à notre respect et à notre confiance? Ecoutons à ce sujet l'illustre P. Lacordaire, parlant de la conversion de la Provence au christianisme : « Rien sans doute n'a dû se perpétuer plus opiniâ– trément dans le souvenir d'une race ou d'un pays que ce changement apporté à ses croyances et à ses mœurs par un culte nouveau proscrit et triom– phant à force de vertus. Aussi n'est-il pas de na– tion chrétienne qui n'ait gardé la mémoire de ses premiers apôtres, qui n'ait honoré son tombeau, bâti des églises à leur nom, invoqué leur secours et qui ne se rie des vains raisonnements d'une science aveugle contre cette populaire et tonte puis– sante tradition (1). » C'est ce qui se vérifie à Aoste. La Vallée a gardé la mémoire de saint Pierre com– me de son premier apôtre, elle vénère singulière– ment ses reliques, elle a élevé plusieurs églises remarquables en son honneur, elle a toujours aimé à se placer sous sa protection, de temps immé– morial, elle solennise ses fêtes. Nous voyons notre (1) Sainte Marie-Madeleine, p. 154.
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