BASA

MARTYRS CHRÉTIENS 27 chrét.ienne, est le plus ancien édifice de ce genre que l'on counaisse, après celui de Statilius Taurus élevé à Rome (1). Mais celui-ci est détruit entière– ment, tandis que le nôtre montre encore ses restes éloquents. Que de martyrs n'a-t-il pas vu mourir d'nne mort glorieuse dans son enceinte! Son arène a été, pour ainsi dire, imbibée de leur sang. Un voyagenr franç,ais, qui visitait notre cité en 182!\ a écrit ces lignes : " Voici l'amphithéâtre où I<~ peuple applauclissait le gladiateur qni savait succomber avec grâce. Là sont morts, sublimes pour leur foi si pure et si noble, les chrétiens poursuivis par ceux dont ils dérangeaient la somptueuse exis– tence, ceux qui annonçaient la délivrance, ceux qui proclamaient la vérité au milieu de l'esclavage et du mensonge. Je crois entendre lems chants :-;acrés qui se mêlent aux cris des bêtes féroces, aux im– précations insensées d'un peuple abruti par le des– potisme. L'aspect de ces restes d'amphithéâtre, de cette arène fertilisée par le sang, avait rempli mon âme, des plus douloureuses, mais des plus nobles pensées. » Ajoutons, avec un sentiment d'admiration : ce monument, témoin des glorieux combats de la foi, ne pouvait être voué à jamais à des spectacles san– glants, à <les amusements barbares, ou à l'oubli de l'indifférence. Il appartenait à la religion de pren– dre possession des débris de l'amphithéâtre romain; c'est ce qu'elle a fait, il y a plus de six cents ans. Les chanoinesses de Sainte-Catherine s'y installèrent, dans la première moitié du treizième siècle, et les (1) Promis, p. 172.

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