BASA
MARTYRS CHRÉTIENS 29 renfermés dans l'épaisseur du mur de cette chapelle, derrière l'autel. Il est certain que le culte de ce martyr se perd dans la nuit de l'antiquité. De temps immémorial, ce mont porte le nom de Saint-Julien. Un acte de reconnaissance de 1550, qui se rapporte à un autre beaucoup plus ancien, donne pour confin à une pièce de terre le chemin tendant au mont Saint– Julien. Si ce martyr n'eût pas souffert. le dernier supplice en ce lieu, ce mont devrait plutôt être appelé mont Saint-Grat, du nom de la chapelle qui . a été bâtie sur le promontoire voisin et mise sous le vocable de ce dernier saint. Il conste aussi que, dans les temps auciens, par exemple, en 1398, le nom de Julien était souvent imposé au baptême aux enfants de Fénis. On retrouve ce nom dans des Litanies insérées dans des livres liturgiques manuscrits : S. JnUane, ora pro nobis. L'autel de la chapelle de Saint-Julien est surmonté d'une vieille statue du saint; il y est représenté sous la forme d'nn jeune homme, revêtu du costume romain des esclaves, preuve évidente de l'ancienneté de la tra– dition populaire au sujet de sa condition et de son martyre. Il y a plus, si saint ,Julien n'était pas mort martyr dans l'endroit, où l'on construisit en son honneur un oratoire, puis une chapelle, com– ment se serait-on avisé d'élever sur cette montagne abrupte un monument sacré, adossé au flanc d'une roche presque perpendiculaire 1 La cause seule d'un martyre glorieux pour la foi explique ce fait sin– gulier. Les habitants de Fénis célèbrent la fête de ce saint, le premier jeudi du mois de mai, en se rendant processionnellement à sa chapelle. Il paraît que, dans les siècles païens, le mont qui
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