BASA

32 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE les thébéens plus fermes dans leur foi. Une secornle décimation est en vain accomplie. Surrexcité par cette obstination inattendue, le tyran fait égorger le reste de la légion. Les survivants, loin de vou– loir éviter la mort: présentent d'eux-mêmes aux bourreaux leurs têtes innocentes, leurs poitrines 1lé– couvertes. Leurs corps tombent sous le fer homicide; leurs âmes montent vers les cieux, pour y recevoir les palmes de la victoire. Ce sont les autres légions qni durent exécuter contre leurs camaracles l'arrêt impérial. Cette immortelle hécatomlJe eut lieu le 22 septembre 302. Les mains souillées du sang pur de ses soldats, Maximien Hercule se mit en marche avec son ar– mée vers le Mont-Joux. L'ascension aura été pénible et lente; mais, par compensation, la descente aura été plus facile. A Aoste aura-t-il lancé ses satellites à la poursuite des soldats fuyards, comme il le fit en Helvétie 1 On l'ignore. Depuis la Cité, la bonne tenue de la voie consulaire lui aura permis d'accé– lérer le pas pour se rendre à Ivrée, à Verceil et prendre la voie Emilienne, puis atteindre Brindes, le point de départ pour l'Afrique. Nous nous sommes un peu attardé à retracer l'histoire dn martyre de la légion thébéenne. C.'est que le culte de saint Maurice et de ses frères <l'ar– mes a rayonné d'un vif éclat, d'Agaune sur toute la Vallée d'Aoste. L'admiration qu'un tel martyre a dû exciter, le voisinage du tombeau des héros thébéens, l'affluence des pèlerins à ce tombeau cé– lèbre, l'énorme quantité de reliques qui furent dis– tribuées, le zèle et la prédication des moines qui, dans le même siècle, en furent établis les gardiens, la possession de nombreuses terres qu'ils avaient

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