BASA
46 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE il nomme les Valdôtains. Cette lettre débute ainsi: « A nos chers frères, prêtres, diacres, clercs et aux :fidèles de Verceil, de Novare, (l'Ivrée, d'Aoste, .Au– gustanis, d'Industria, de Gamenal'io et de Tortone, Eusèbe évêque, salut éternel dans le Seigneur. " Il faut savoir qu'Eusèbe, vaillant champion de la cause catholique, avait été exilé par l'empereur arien Constance à Scythopolis en Palestine. Les Eglises du Piémont, inébranlables dans leùr atta– chement pour leur saint évêque, lui envoyèrent des députés avec des lettres et des aumônes. L'illustre prélat leur répondit, en les remerciant de ce qu'el– les lui avaient envoyé. «Vous avez en cela rempli, dit-il, les devoirs de chrétiens envers leur évêque et d'enfants envers leur père. » Ces paroles n'indi– quent-elles pas qu'Eusèbe était évêque (le toutes ces Eglises, et par conséquent de celle d'Aoste 1 Il les fëlicite ensuite de leur fermeté dans la foi et les exhorte à ne pas 0raindre la persécution du mo– ment. C'est nn temps d'épreuve, ajoute-t-il, qui sert à découvrir les sentiments des véritables chrétiens. De cette lettre précieuse nous concluons que la chrétienté d'Aoste n'avait pas encore, en 356, son évêque particulier et qu'Eusèbe en était lui-même le pasteur, comme il l'était (les autres contrées du Piémont signalées dans sa missive. Il est vrai que le cardinal Baronius et antres auteurs, en repro– duisant la lettre de saint Eusèbe, omettent les noms des :fidèles d'Aoste, d'Industria et de Gamenario. Mais son erreur a été rectifiée par son contempo– rain Jean-Etienne Ferrero, évêque de Verceil; à l'aide des documents qui furent trouvés dans les archives de son Eglise, il montre que le nom d'Aoste, entre autres, doit être conservé. C'est donc à juste
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