BASA
SAINT EUSÈBE 47 titre que les Valdôtains se glorifient d'avoir en pour évêque le grand Eusèbe qui, par sa sainteté et sa doctrine, a jeté un si vif éclat sur le Piémont et sur tout l'Occident. Ils ont eu le bonheur d'enten– dre de sa bouche la parole de vie et de recevoir de lui, avec les sacrements de l'Eglise, des règles sûres de conduite. Avec saint Eusèbe, une grande figure nous ap– paraît, au quatrième siècle, dans l'histoire de notre pays. C'est celle de saint Martin, évêque de Tours. C'est à lui que nous devons attribuer la conversion au christianisme d'une grande partie de la popula– tion rurale de notre Vallée. Il faut remarquer que, si à cette époque la foi chrétienne régnait dans les cités, les campagnes, en général, étaient encore plongées dans l'idolâtrie. Les apôtres primitifs s'étaient emparés des centres populeux, afin de rayonner de là sur tout le terri– toire qui en dépendait, suivant la sage tactique, dont le gouvernement romain leur avait donné l'exemple. Mais la classe rustique ne se rendait pas si facilement à l'appel de la foi. Qui ne sait com– bien les paysans sont tenaces dans leurs traditions 1 La plupart du temps, la nouveauté excite chez eux la défiance et la répulsion. Saint Jérôme se plaint, en son siècle, que la Gaule était encore sous le joug du paganisme. Or, ces paroles ne peuvent évidem– ment viser les villes, qui avaient un clergé et des églises; elles s'appliquent à la population rurale. D'ailleurs, ne retrouve-t-on pas au moyen âge et jusqu'à nos jours, parmi les habitants de nos mon– tagnes, les traces persistantes des superstitions païennes 1 Ce qui montre que les débris de la reli– gion antique avaient chez eux leur dernier asile.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=