BASA
54 HISTOIRE DE J)ÉGLlSE D'AOSTE cles ont posé sur son front nous dit la hant e opi– nion que ses contemporains conçurent de sa vertu et la profonde vénération que la postérité a vouée à sa mémoire. Un esprit curieux pourrait se demander où de– meurait d'abord l'évêque à Aoste. Selon la tradition, le palai s épiscopal était situé au lien même où s'élève anjonrcl'hui l'archidiaconé. Vancien temple païen, qui ornait le forum romain, aurait été trans– formé en maison d'habitation du premier pasteur de l'Eglise val1lôtaine. L'histoire nous a conservé un document qui cons– tate l'existence d'Eustase I. Saint Victrice, évêque de Rouen et collaborateur aux missions de saint Martin de Tours, avait voyagé en Italie et proba– blement avait passé par la Vallée d'Aoste. De re– tour en France, il fit, en 395, un discours pathé– tique sur le culte des saints (1). Dans ce discours, il remercie saint Ambroise, évêque de Milan, de lui avoir envoyé cles reliques des saints dont il pro– clame les noms : Jean-Baptiste (2), André, Thomas, Gervais, Protais, Agricola et Euphemia. Il remercie pareillement avec tendresse Eustache ou Eustase et s'écrie : « Eustache, avec quelle effusion de sen– timent, je vous serrerais dans mes bras! » Ensuite dans un magnifique élan d'enthousiasme, il chante la louange de tous ces saints qu'il appelle « la mul– titude des citoyens célestes. » Il est vrai que saint (1) De Laude Sanctorum, Bibliotheca Patrum, ed. Venet. (2) Il ne peut être ici question de saint Jean, qui aurait subi Io martyre à Aoste, comme !"affirme de Rivaz (Eclaircis– sements, etc.). Le nom du précurseur du Messie ressort en toutes lettres.
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