BASA

SAINT EUSTAS8 II 73 Dieu y tomba malade et mourut le 31 juillet 448. Dès qu'il eut expiré, la cour s'empressa de lui ren– dre des honneurs encore plus éclatants qu'on ne lui en avait rendus pendant sa vie. Germain avait exprimé le désir de faire transférer sa dépouille mortelle à Auxerre, au milieu de ses chers diocé– sains. L'empereur voulut bien se charger de tous les frais <lu convoi qui fut magnifique. L'impéra– trice Placidie, après avoir fait embaumer le corps, donna <les vêtements somptueux pour l'envelopper et un cercueil en bois de cyprès. Six évêques furent désignés ponr faire partie <lu cortège. Le convoi funèbre arriva à Verceil, le 31 août suivant, se dirigea ensuite vers la Oolonne-Joux (Petit-Saint– Bernard), s'arrêtant à Bard, à Arnad, à Saint-Ger– main (Montjovet) où passait la voie romaine, enfin dans la plupart des bourgades de la Vallée. Le cercueil était déposé, la nuit, dans les églises, et pendant ce temps on y célébrait l'office divin. Eustase, nous aimons à le croire, heureux <le re– cevoir une si précieuse visite, avait donné des or– dres, à l'instar des autres évêques, afin qu'on dé– cernâ,t au Serviteur de Dien les honneurs de la religion sur tout le parcours. Des clercs, des prêtres mêmes furent députés pour porter et accompagner le corps jusqu'en Savoie. Quels transports de piété et d'allégresse notre évêque n'aura-t-il pas mani– festés en cette occasion! Quel grandiose et touchant spectacle aura présenté la Vallée! Le peuple ac– courait en foule auprès des saintes reliques, les suivait avec dévotion, chantant des psaumes, invo– quant le Bienheureux, bénissant le Seigneur, por– tant des flambeaux en signe de joie et de vénéra– tion. Les routes étaient aplanies, les ponts réparés ;

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