BASA

80 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE historiens. Comment a-t-il pu être témoin d'un fait consigné dans l'histoire deux siècles auparavant 1 L'anachronisme est par trop évident. Le moine d'Agaune n'était ni bon ni mauvais prophète. Une autre considération renverse l'opinion con– traire. Saint Grat II n'était pas contemporain des évêques Domitien et Protais nommés dans la Chro– nique d'Agaune. On n'a pour s'édifier sur ce point qu'à consulter la série revisée des évêques de Ge– nève et du Valais. Leur contemporain était saint Grat I. C'est donc ce dernier qui a été présent avec eux à la translation des restes de saint Innocent. Mais on pourrait sonlever contre notre thèse des difficultés plus ou moins graves; essayons de les résoudre. Avant tout, nous tenons à déclarer que nous ne voulons pas entrer ici dans le champ con– troversé de l'existence d'un évêque de Sion, appelé saint Théodule, au huitième et au neuvième siècles; notre qnestion est étrangère à ce débat. Voici les objections qu'on peut formuler : 1° Adon, archevêque de Vienne, en parlant dans son Martyrologe <le la découverte du corps de saint Innocent, dit qu'elle ent lieu longtemps après l'in– vention des ossements sacrés iles premiers martyrs théuéens (1). Mais, objecte-t-on, il ne se serait pas écoulé un long espace de temps, si ce fait se fût produit au cinquième siècle, au lieu du neuvième. - Il se serait passé, répondons-nous, plus d'un siè– cle entre ces deux inventions, c'est-à-dire, de 350 à 460, ce qui n'est pas peu de chose. Saint Eucher, archevêque de Lyon au cinquième siècle, qui nous (1 ) « Post longum temporis tractum. »

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