BASA
82 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE à celui de Martigny, s'il est vrai qu'on y trouve le nom d'évêque de Sion 1 Bien souvent., les copistes de bonne ou de mauvaise foi, commettent de pa– reilles erreurs. En voici un exemple. Ed. Aubert, en publiant l'acte de la nouvelle fondation de l'Ab– baye d'Agaune en 515 (1), fait observer que la vraie version porte « sanctus Theodorus episcopus urbis Octodnrensis, » et que le copiste du douziè– me siècle y a substitué le mot « Sedunensium », ayant cru utile de faire une rectification, parce que les évêques du Valais avaient transporté leur rési– dence à Sion. 3° Mais, ajoute-t-on, si le corps de saint Innocent était déjà relevé au cinquième siècle, pourquoi les prélats réunis à l'assemblée d'Aganne en 515 ne signalèrent-ils pas ce fait 1 Ils établirent que « les corps des saints, dont les noms étaient connus, savoir des saints Maurice, Exupère, Candide et Victor, seraient seuls ensevelis dans l'enceinte de la nouvelle basilique, et que les corps des autres saints seraient renfermés dans un autre lieu assuré, propre et exactement gardé. » - Ce silence des évêques réunis à Agaune au sujet du martyr saint Innocent s'explique facilement par la préoccupation qu'avaient les prélats de glorifier d'une manière solennelle aux yeux des fidèles les chefs de la lé– gion thébéenne, et non les simples soldats et les bas-officiers. Or, les quatre martyrs nommés tenaient un rang élevé dans l'armée. Maurice était primicier ou commandant, Exupère, maître dn camp, Can– dide sénateur soit juge des troupes. Victor n'ap- (1) Trésor de l'Abbaye de Saint-Maurice d'Agaime.
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