BASA
94 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE biens à saint Maurice pour le nouveau monastère, dans toute leur intégrité, avec leurs dépendances et leurs .annexes, avec les terres, les maisons, les édifices, les serfs, les hommes libres, les esclaves, les plébéiens, les colons, les vignes, les champs, les forêts, les eaux, les cours d'eaux, les moulins, les dîmes. » Tel est le passage de l'acte de donation, concernant le diocèse d'Aoste. Cette donation ne semble-t-elle pas établir qu'alors la Vallée d'Aoste obéissait an roi de Burgondie ~ La formule solen– nelle qu'emploie le prince : « Nous donnons tous ces biens... avec les terres, les maisons, les édifices, les serfs... les cours d'eaux, les moulins, les dîmes » suppose dans le 'lonateur une véritable souverai– neté, car elle implique la possession des droits ré– galiens. Objectera-t-on que le roi Sigismond a pu fort bien gratifier l'abbaye d'Agaune de terres situées dans la Vallée d'Aoste, sans être souverain du paysT Un monarque ne possède-t-il pas parfois des pro– priétés hors de ses Etats, comme simple particu– lier ~ Nous le savons, autre chose est le droit cle propriété, autre chose est le droit de souveraineté. Pour résoudre la question, nous n'avons qu'à exa– miner clans sa teneur le document cité. Or, nous l'avons vu, dans cet acte de donation le roi Sigis– mond agit non en propriétaire quelconque, mais en souverain véritable. Il dispose des biens-fon!ls d'Eleva, de Liverogne, de Gignod et de Morge, comme des biens sis à Genève, à Lyon, à Besançon, etc. Les termes et les conditions de la convention sont identiques. Or, on ne peut nier que Sigismond ne fût maitre absoln de ces villes situées au-delà des Alpes. Il faut donc aussi admettre qu'il corn-
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