BASA

102 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE nue lettre de ce prince à Faustus, préfet du pré– toire. Dans cette lettrf', Théodoric ordonne à Faustus de fournir des vivres e11 abo]l(]ance aux « soixante hommes qui stationnaient dans les étroites vallées d'Aoste, afin qu'étant bien entretenus ils veille11t joyeusement à la sùreté de l'Etat. Il importe, ajon– te-t-il, de s'occuper de la solde des troupes qni maintiennent aux confins du royaume la tranquil– lité publique, et qui sont comme une barrière plac0e devant les barbares cherchant à envahir ces ter– res (1) ». Le roi fait allmsion aux Burgondes et antres barbares, qui pouvaient faire irrnption da11s le pays par le Mont-.Toux et la Colonne-.Toux. Dans cette lettre, est-il question du passage de la Cluse à Gignod ~ Cette interprétation souffre des difficultés. Car des troupes étrangères, descendaut pnr le Mont-.Toux, pouvaient éviter l'impasse de la Cluse; elles n'avaient qu'à longer, à l'opposite, le côteau d'Allein; elles 1lescendaient à la Cité, sans être molestées par la garnison de la Cluse. Cette route commode était, selon toute vraisemblance, l'ancienne voie romaine tendant au Mont-Joux. L'expression clausuris, défilés, peut parfaitement s'entendre des gorges de Montjovet et de Bard. Nous ne savons quand Théodoric écrivit à Faus- 11) Bien des historiens parlent de six mille hommes en gar– nison à la Cluse sur Gignod. C'est le nombre qui se lit dans n!le note de l'édition des Lettres de Cassiodore, faite à Venise en 1729. L'éditeur dans Je texte donne le chiffre de soixante soldats, et dans une note il corrige le texte en proposant la leçon de six mille hommes. Mommsen, dans la nouvelle édi– tion de ces Ll'ttres, maintient le nombre de soixante. Cassiod. Var. 1. 2. ep. 4.

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