BASA
108 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AO~TE ternit la fin de son règne par des actes odieux de cruauté et de tyrannie. Sons le prétexte de trahi– son, il fit mettre à mort l'illustre philosophe Boèce et son beau-père Symmaque, tous deux fervents catholiques. Il publia un éclit interùisant :rnx cito– yens romains, quel que fut le lieu de leur habita– tion, le port d'un e arme quelconque, et fit préparer un autre décret qui li nait toutes les églises catho– liques aux ariens. Enfin, il j eta en prison le sain t pape Jean qui y mourut, le 18 mai 526, dans un dénûment absolu, et s'arrogea le pouvoir d'indiquer au clergé de Rome le successeur du pontife défunt. Devenu protecteur de l'arianisme, il ne pouvait être que secondé daus ses mauvais desseins par les gouverneurs des provinces. C'est ce qui arriva vrai– semblablement à Aoste, après la mort de saint J o– conde I. Le parti du clergé, qui avait persécuté le zélé prélat et se montrait favorable à l'arianisme, lui donna pour successeur, avec l'appui du pouvoil' civil, un ecclésiast.ique appartenant :'t la secte. Plo– céan est son nom. J\fais l'hérétique reçnt-il l'insti– tution canonique~ Non, car le nouvel évêque lm pouvait exercer ses fonctions qu'ayant été éln par les évêques de la proYince, ou au moins après avoir été reconnu par le métropolitain. Or, il n'est pas eroyable que saint Eustorge ou saint Magnus, pré– lats d'une haute prudence, qui régissaient alors l'Eglise de Milan, aient donné leur approbation an choix d'un sujet notoirement hérétique. Plocéan a pu trouver un évêque consécrateur ari en. Mais, an fond, étant dépourvu de tout pouvoir de juridiction, il n'a été qu'un intrus et un usurpateur du siège d'Aoste. Grave était la situa tion où se trouvait plongée
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=