BASA
112 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE Telle fut, d'après la tradition, la fin misérable du faux pasteur. On peut lui assigner la date du 10 juillet 528. Quelle vive impression cette mort épouvantable n'a-t-elle pas clû faire sur ses secta– tenrs, surtout au sein du clergé ! Beaucoup d'entre eux reconnurent sans doute leurs erreurs foudroyées par le ciel et revinrent à, Ir. véritable foi ! Plocéan est représenté en relief sur un des cha– pitaux historiés d'un pilier du cloître cle la Collé– giale, avec des figures de démons qui l'emportent de son lit, pendant que des corbeaux se préparent à, se jeter sur son cadavre. Les vieux bréviaires dn rit de l'Eglise d'Aoste font mention de Plocéan et de sa mort tragique (1). Dans cette notice sur Plocéan, empruntée à des mnnuscrits anciens, nous voyons apparaître, pour la première fois, le droit d'asile. On désigne par ce mot les lieux de refuge, qui mettaient un cri– minel à, l'abri des pour.suites de la justice. Les Is– rnélites avaient des villes ll e refuge pour ceux qui auraient commis nn crime par inadvertance ou par nn cas fortuit. Dan s les églises chrétieunes, le droit tl';isile a commencé sous l'empereur Constantin. A ]'origine, ce privilège n'a pas été accordé pour por– ter atteinte à, la loi ni pour diminuer l'autorité des magistrats, mais afiu de fournir un refuge aux in– nocents accusés et poursuivis et de laisser aux ju– ges le temps d'examiner mûrement les cas douteux. (1) Nous lisons dan s l'ancien office manuscrit de saint Ours l'invocation suivante, mise sur les lèvres des chanoines de la Collégiale : « Rege nostrum collegium, ne nos laedat atrox daemonium Ploceanum trucidans impium. »
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