BASA
136 HIS1'0IRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE sanglante mêlée qui vit périr les troupes franques et allemandes en Italie. Ce fait important mérite d'être rapporté. Bucelin se trouvait à Capoue avec trente mille hommes francs et allemands. Narsès, à la tête de 1lix-huit mille grecs, goths et hérules, alla lui pré– senter la bataille sur les bords du Volturne. La lutte était engagée, quand on vint annoncer à Narsès qu'un des principaux des Hérules avait tué son serviteur coupable d' un manquement. Le général ne veut pas commencer le combat, avant d'avoir châtié le meurtrier ; il donne ordre à ses gardes de mettre à mort ce brutal chef, et, s'adressant à ses troupes, il leur dit : Qui veut vaincre me suive. I1es Hérules murmurent, hésitent; leur duc Sisuald veut remplir fidèlement son devoir, il les presse ; mais ils font la sourde oreille. Cependant les com– battants en étaient aux mains, le sang coulait à flots. Finalement, Sisuald arrive avec ses soldats 1mr le terrai n, renverse les bataillons ennemis qui s'opposaient à son passage et va bravement occu– per le poste qui lui a été confié par le général. Le courage des Héniles fait des prodiges et ranime celui des Grecs et des Goths. Ce fut une boucherie effroyable. Les F rancs et les Allemands avec Bu– celin furent tous exterminés, à l'exception de cinq, tandis que Narsès , ne perdit que quatre-vingts hom– mes. Le butin des vainqueurs fut immense (1). Il était dans les destinées de Sisnald de changer ~le drapeau, à tout vent. Probablement, mécontent <l e Narsès, il redevint l'allié des Francs, selon nos (1) Agazia, p. 390, Balbo, p. 3:;.i.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=