BASA

ARNULPHE I 141 Les Lombards, établis dans les différentes con– trées de l'Italie, excepté à Rome, étaient régis par des ducs, qui obéissaient eux-mêmes à un roi électif. Il y avait des ducs à Turin, à Asti, à Saint-Jules d'Orta, à Ivrée. La cité d'Aoste avait-elle aussi son duc 1 Quelques-uns le croient (1), notre Vallée étant un des points sur lesquels ces barbares pouvaient s'appuyer avec succès pour diriger leurs expéditions dans les pays soumis aux rois francs. Les Lombards subirent plusieurs défaites sanglan– tes, qui leur furent iufligées par le patricien Mom– mole, général du roi Gontran. Enhardi par ses succès, ce prince voulut les attaquer sur leur ter– ritoire même. Il fit franchir les Alpes graies et cottiennes par deux corps de troupes, tandis que Childebert, son neveu, roi d'Austrasie, envoyait une armée dans la vallée de Trente. Effrayés, les Lom– bards demandèrent la paix. Le roi de Bourgogne la leur accorda, mais à la condition de lui payer annuellement 12,000 sons d'or et, comme gage de sûreté, de lui céder les vallées d'Aoste, d'ûrco, de I"'anzo et de Suse. Gontran se montrait ici politique habile. Ces vallées étaient la clef de l'Italie, et à la fois elles constituaient pour lui un boulevard contre les invasions ennemies. Les Lombards se soumirent à la dure condition qui leur était impo– sée (2). Ceci se passait en 576. La Vallée devint donc une province franque. (1) Ughelli, l'auteur de l'ouvr:ige Theatruin Statnuin Sabau– <7iae, et Aubert. (2) Frédégaire Ohron., Balbo, de Sonnaz, Studi stor. sul Oon– f(tdo di Savoia, Durandi, Del Oollfgio degli antichi Oacciatori .Pollentini p. 76, 77.