BASA

164 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE de leur domination, et pour défendre le libre pas~ sage aux voyageurs, plutôt que pour opposer une résistance sérieuse à une force militaire. » « Le pape Etienne et les Romains de sa suite franchirent le Mont de Jupiter, vers la fin du mois de novembre. Ils ne trouvèrent pas sur leur pas– sage les hospices et les soulagements qui sont venus plus tard cornbattre les difficultés et conjurer les périls. Pour se faire une idée de leurs souffrances, il suffit d'avoir frant;hi le Grand-Saint-Bernard, pendant les mois les plus favorables de l'anuée, et d'avoir subi l'impression de son effrayante horreur, de ses neiges perpétuelles, de son froid glacial et de ses épouvantables tempêtes... Le pape a surtout fait allusion au passage des Alpes dans la lettre qu'il écrivit à Pepin, après son retour à Rome. » Sur ce passage d'un historien très accrédité, nous nous permettons deux réflexions : 1° L'auteur con– firme ce que nous avons dit touchant la dominatio11 des Francs dans la Vallée. Il n'est pas cependant improbable que leur domination s'arrêtât au défi.lé de Montjovet ou de Bard, s'il est vrai que les Lombards aient élevé des fortifications aux défilés de nos Alpes. 2° La description que l'historien fait du séjour du Grand-Saint-Bernard revêt une teinte extrêmement sombre et ne peut s'appliquer à tons les jours de l'a.nuée. Il paraît, d'après son récit, qu'il n'y avait point d'hospice sur ce col. On peut croire que l'exercice de l'hospitalité y avait été suspendu; mais l'hospice y existait. La lettre du pape Adrien à Charlemagne, que nous avons citée, ne laisse planer aucun doute à cet égard. L'année 754, nos montagnes virent défiler l'armée du roi des Francs, Pepin le Bref, qui venait remettre

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