BASA

174 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE Les biographes de saint Grat sont d'accord à dire que le Souverain Pontife, désireux de nommer à l'évêché d'Aoste un vrai pasteur selon le cœur de Dieu, jeta les yeux sur le moine grec qui avait tonte sa confiance. On raconte que le Serviteur de Dieu, se trouvant en prières dans l'église Sainte– Marie~des-Martyrs soit le Panthéon, eut une révé– lation, dans laquelle Notre-Seigneur lui disait d'ac– cepter l'évêché d'Aoste, car telle était sa volonté. Aussi, quand le pape, après l'avoir fait appeler, le pria de se charger de ce diocèse, le pieux moine ne résista point; il adora les desseins de la Provi– dence. Il se soumit avec d'autant moins de peine au fardeau épiscopal, qu'il savait que la Cathédrale d'Aoste était dédiée à la Mère de Dieu, pour la– que1le il nourrissait une tendre dévotion. Saint Grat avait-il peut-être traversé la Vallée, en revenant de sa légation en France, et jugé favorablement ses habitants~ L'élu du Seigneur, ayant reçu la consécration épiscopale des mains du Souverain Pontife, dirigea bientôt ses pas vers le diocèse confié à sa sollicitude. C'est en 776 qu'il fit son entrée dans la vieille Cité romaine. L'Aitgitstct Praetoria n'était plus aux jours de sa jeunesse parée de beauté et de fraîcheur. La main du temps s'était appesantie lourdement sur elle. Aux injures des âges joignez l'incurie on la rapacité des habitants et surtout les démolitions farouches des barbares conquérants. Toutes ces cau– ses avaient amené la décadence de la Cité romaine. Elle avait, il est vrai, gagné en extension à l'est de la Porte Prétorienne, en formant le Bourg de Saint-Ours. Mais, dans l'intérieur des murs, les rues n'étaient plus allignées; bien des maisons effondrées