BASA

176 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE abjuré l'arianisme. L'erreur des iconoclastes avait, en ce siècle, pénétré dans le diocèse. Plnsieurs étaient encore adonnés aux superstitions païennes. Quel vaste champ ouvert au zèle du nouveau pasteur! A peine arrivé au milieu de son troupeau, saint Grat sut gagner les cœnrs par la sainteté de sa vie, par sa charité et sa douceur. Ses belles qua– lités lui firent bien vite pardonner sa provenance étrangère. Voyant l'impiété des iconoclastes se glis– ser dans le pays, il s'empressa d'enrayer les progrès du mal et eut le bonheur (le ramener ceux qui avaient été séduits. L'hérésie arienne fut vivement com– battue et forclose du diocèse. Le paganisme n'avait pas encore disparu de nos montagnes; il fut attaqué dans "ses derniers retranchements et succomba sous l'ardeur du zèle du saint évêque, aidé par le pou– voir civil. Un document ancien rapporte que saint Grat renversa à Verrès l'idole de Mars au lien dit ~far­ torey. r~es fidèles élevèrent plus tard en ce lien deux statues colossales en marbre, l'une en l'hon– neur de saint Grat, l'autre en l'honneur de saint Gilles abbé (1). Un auteur du quatorzième siècle, appuyé sur de vieux écrits, raconte qu'un grand nombre de personnes se faisaient un jeu de con– trarier les desseins du pieux pasteur et continuaient à pratiquer, au grand j our, les rits de l'idolâtrie. Ce fait étant parvenu à la connaissance de Char– lemagne, il envoya sur les lieux le célèbre Rolland (1) Ces deux statues furent ensuite transportées dans le couvent des chanoines réguliers. On les y voyait encore en 1837.

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