BASA

SAINT GRAT II 185 il nous conste que la cathédrale d'Amiens possède la sainte face du Précurseur du Sauveur et non sa mâchoire inférieure (1). Nous savons aussi par le témoignage d'un prêtre romain, auteur d'un traité sur le chef de saint Jean-Baptiste, que l'église de Saint-Sylvestre ln Ccipite était dépositaire de la tête du saint Précurseur, sauf la mâchoire (2). Nous avons déjà cité les paroles du cardinal Baronius. Ajoutons que la métropole de Gênes ne vénère que les cendres du Précurseur, depuis l'an 1098. Quant à la Primatiale de Lyon, elle ne revendique pas tout le maxillaire inférieur, mais seulement un frag– ment d'os du menton, qui lui fut donné, dans le quatorzième siècle, par Jean, duc de Bourgogne. Ce fragment serait-il peut-être la partie d'une dent 7 Car les dents, sauf le reste d'une, manquent aux alvéoles du maxillaire qui est conservé en notre Cathédrale. Il est donc avéré qu'aucune église ri– vale ne se présente pour disputer à celle d'Aoste la possession de la mâchoire inférieure de saint .Jean-Baptiste. (1) Mgr l'évêque d'Amiens a bien voulu nous adresser, le 8 juillet 1897, une lettre dans laquelle, après avoir énuméré divers os de la sainte face vénérée dans sa cathédrale, il ajoute « Aoste n'a donc rien à redouter d'Amiens, le maxillaire infé– rieur manquant totalement. » Le célèbre cardinal Wisemann visita les deux reliques d'Amiens et de Rome; il constata que la partie conservée à Amiens correspond pour les proportions à celle qui manque à Rome, sauf le menton. (2) ... « Excepta mandibula » p. 74, Iconologia Salvatoris et Karilogia Praecursoris, Tractatus Joannis Giacchetti presby– teri, Romae 1628. Cet auteur était confesseur des religieuses du monastère de Saint-Sylvestre et composa ce traité pour la visite que le pape Urbain VIII se disposait à faire à ce mo– nastère et à cette église. Il devait être bien renseigné.